Quelles précautions prendre avant de casser un mur porteur ?

Les raisons qui peuvent pousser à casser un mur porteur sont nombreuses. Cette opération est entre autres, nécessaire lorsqu’on veut installer une porte-fenêtre, ouvrir une pièce ou encore gagner de l’espace. Dans tous les cas, des précautions spécifiques sont à considérer pour ces types de mur, tant dans les démarches à suivre que la technique utilisée. Avant toute chose, il convient de ne pas confondre un pur porteur et une paroi ordinaire, qui peut être enlevée ou modifiée sans atteindre la structure.

Toutes les caractéristiques d’un mur porteur

Comme son nom l’indique, un mur porteur soutient toute la structure d’un bâti, du sol à la charpente. Ce type de mur est, dans la majorité des cas, construit avec des matériaux très résistants comme les parpaings, la pierre, le béton cellulaire et le bois. Il se caractérise également par son épaisseur, suffisamment importante pour supporter les étages. Il dispose souvent d’une épaisseur supérieure à 15 cm.

En outre, le mur porteur se décline en trois natures qu’il faut bien distinguer avant toute opération de casse. Il y a tout d’abord le mur de soubassement qui a pour rôle de soutenir les murs d’une façade ainsi que ceux de l’intérieur d’un bâtiment. On l’appelle aussi mur de refend. Ensuite, il y a le mur de façade qui entoure la maison ou l’immeuble. Ce mur doit être bien résistant. Enfin, les murs intérieurs servent à maintenir la solidité de toute la structure, mais aussi à équilibrer le poids entre les étages. Ils sont souvent à côté des cloisons plus ou moins épaisses. 

Avant tout travail de modifications, il importe de connaître si le mur en question est porteur ou pas. Pour cela, diverses astuces existent. Ces murs sont souvent indiqués clairement sur le plan de la maison. Si ce n’est pas le cas, un professionnel peut intervenir pour vérifier quelques éléments. Parmi ceux-ci, il y a la sonorité. Effectivement, le son d’un mur porteur n’est pas creux ou léger lorsqu’on tape dessus. Ensuite, il faut tenir compte de l’emplacement.

En fonction de l’endroit où est situé le mur, il suffit d’estimer la nature de celui-ci avec un peu de logique. Enfin, les murs porteurs sont reconnaissables par leurs traits plus épais ou encore leurs couleurs différentes. Ces critères sont souvent visibles sur le plan d’origine. Néanmoins, en cas d’absence d’un plan et s’il s’agit de murs d’une maison ancienne, certaines difficultés peuvent se présenter. En effet, les épaisseurs des murs dans une maison rustique sont environ de 50 cm. Il est donc difficile de faire une étude tant les murs sont tous épais. Dans ce cas précis, il est judicieux de faire appel à une entreprise spécialisée pour localiser les murs porteurs et d’éviter ainsi de faire une erreur.

Une fois les murs porteurs ciblés, vous pouvez penser à l’aménagement souhaité. Il est tout à fait possible d’abattre un mur intérieur pour agrandir l’espace, entre autres, pour créer une cuisine ouverte ou relier deux pièces. En extérieur, cette opération permet également un agrandissement, par exemple, pour ouvrir le garage sur le logement ou pour installer une nouvelle aile à un pavillon. En rez-de-chaussée, détruire un mur porteur est très délicat. Cela est encore plus complexe si c’est à l’étage.

En effet, cela peut représenter un risque pour la répartition des charges. L’intervention d’un expert est donc fortement conseillée. Par ailleurs, dans une copropriété, il est impératif de passer par un Bureau d’Études Techniques ou l’architecte de l’immeuble. Votre projet doit alors être présenté au syndic de copropriété. Vous devez aussi considérer la gêne entraînée par l’abattage du mur. 

Casser un mur porteur dans un logement en copropriété est délicat. Il convient de formuler une demande à l’Assemblée Générale des copropriétaires. Si vous ne voulez pas attendre, vous avez la possibilité de demander une réunion exceptionnelle pour présenter votre projet. Cette démarche doit être accompagnée d’une expertise technique d’un bureau d’études et d’un plan d’architecte ainsi qu’un devis d’entreprise. La concrétisation ou non des travaux est par la suite connue à l’aide d’un vote. En cas de refus, vous avez un délai de 2 mois pour contester le verdict. 

Qu’est-ce qu’on doit faire en premier ? 

Si vous vivez dans une copropriété, il vous faut constituer un dossier avec les devis de l’architecte de l’immeuble, du BET et de l’entreprise de maçonnerie que vous comptez faire intervenir au préalable pour expliquer votre projet. Le dossier doit être complété par un état des lieux contradictoire, notamment s’il s’agit d’un mur porteur mitoyen, pouvant entraîner de légers écaillements de peinture, fissures ou dommages. Cet état des lieux est à confier à un huissier. Puis, vous soumettez le rapport au syndic de la copropriété qui vous accorde ou non, l’autorisation de démarrer les travaux. 

Dans le cas d’un projet d’abattage d’un mur porteur dans une maison individuelle, la première chose à faire est de déclarer les travaux au service d’urbanisme, notamment, si l’opération risque de modifier l’aspect extérieur du bâti. Par contre, vous n’aurez pas à faire établir un état des lieux contradictoire, sauf si votre maison est mitoyenne. Enfin, l’intervention d’une entreprise de démolition est de mise, ainsi que l’avis d’un BET. Cela est important pour éviter de mettre en péril la structure du bâtiment. 

Une fois les démarches administratives effectuées, il vous reste à confier les travaux à des professionnels qualifiés. Pendant les travaux, vous constaterez que l’appellation « casser un mur » n’est pas vraiment appropriée. En effet, l’opération consiste à découper le mur en question en le sciant selon une technique bien précise. L’appellation «poutrelle sur sommiers» est indiquée pour les petites ouvertures, entre 80cm et 1m de large. La charge des étais est répartie entre le sol et le plafond sur des poutrelles métalliques. Le système est à peu près le même avec la technique du «portique».

Cette opération implique la création d’un jambage entre deux poutrelles fixées au sol et reliées entre elles. La charge est supportée par chacune des deux poutres. Cette méthode est idéale pour les ouvertures allant jusqu’à 2,5 m. Enfin, la technique des «deux demi-poutres» est à privilégier pour les travaux plus lourds, concernant les murs disposant d’une épaisseur importante. Elle s’accompagne d’une réalisation de saignées et d’une insertion de poutrelles posées sur un jambage. 

Les poutrelles métalliques sont indispensables dans le secteur du bâtiment. De nombreux matériaux existent et se choisissent en fonction de leur durabilité et de leur résistance. L’acier inoxydable constitue le matériau le plus utilisé en raison de sa flexibilité et de sa durabilité. Néanmoins, quand il entre en comparaison avec l’aluminium, le cuivre ou encore l’acier au carbone.

C’est également un élément recyclable qui présente une excellente résistance à la corrosion. La poutrelle la plus connue est l’IPN. Elle est spécialement destinée à supporter le poids de l’étage. Ce profilé est idéal pour la consolidation métallique du mur porteur et dans le renforcement des planchers et des plafonds. Par ailleurs, il existe un autre type de poutrelle en forme de I, l’IPE. Cette dernière a l’avantage d’être aisément assemblée et légère. Pourtant, elle offre une grande résistance. 

Abattre un mur porteur, un travail professionnel

Compte tenu des études à réaliser et de la complexité de l’opération, l’abattement d’un mur porteur constitue un projet délicat. Il demande la compétence de plusieurs professionnels du bâtiment. En premier lieu, vous devez contacter un architecte d’intérieur ou un architecte pour étudier la faisabilité du projet. Ce spécialiste détermine la technique à déployer pour ouvrir le mur. Pour ce faire, il se met en relation avec un bureau d’études. En outre, les différentes opérations sont réalisées par une entreprise générale de bâtiment ou une entreprise de maçonnerie. À noter que ces différents intervenants doivent obligatoirement avoir une assurance décennale en cours de validité. Il est donc important de considérer ce critère dans votre recherche. 

Pourquoi choisir un architecte habilité ? Grâce à ses compétences, ce professionnel est en mesure d’évaluer avec des détails précis la faisabilité du projet et ses conséquences. Par exemple, vous devez vous assurer de pouvoir remplacer tous les éléments de soutien disparus si vous décidez de casser un mur porteur, entre autres pour monter une porte. Seul un architecte qualifié sait comment faire pour soutenir la partie restante au-dessus de la nouvelle porte. Le bureau d’études techniques, quant à lui, détermine la procédure d’ouverture et de dépose du mur. Il choisit également le type d’élément de soutien adapté selon des calculs bien précis. 

Dans tous les cas, puisque toutes ces opérations ont un prix, il ne faut pas hésiter à passer plusieurs devis et éviter de faire un choix arrêté. Sachez qu’il est tout à fait possible de confier directement le projet à un architecte disposant d’un DPLG. 

Le budget à prévoir pour abattre un mur porteur

Comme tout grand projet, l’abattage d’un mur porteur doit faire l’objet d’un calcul en amont. Pour cela, différents paramètres existent, sachant que la fourchette de prix peut être variable en fonction de certains critères spécifiques. Ainsi, la première chose à connaître est la surface de l’ouverture à réaliser, tout en tenant compte de l’épaisseur du mur. Ensuite, il convient de considérer le matériau constituant le mur porteur (brique, en béton…) ainsi que sa nature (de refend ou de façade). Puis, selon les données techniques, quelle est la méthode recommandée par le BET et quelles finitions ? À ces critères doivent s’ajouter les frais pour le travail de l’architecte et celui du bureau d’études. 

Au vu de ces différents critères, il faut prévoir un budget moyen compris entre 3 500€ et 10 200€ HT. En ce qui concerne la durée des travaux, il faut compter entre 3 à 5 semaines selon la complexité des opérations et notamment les difficultés rencontrées. L’étude de faisabilité peut durer de 4 semaines à 2 mois pour la déclaration administrative des travaux. Quoi qu’il en soit, il est judicieux de bien clarifier la durée du chantier sur le devis auprès de l’entreprise choisie. Cela évite bien des surprises sur les délais.

Ouvrir le mur porteur, les différentes étapes en détails

Comme nous venons de voir, la première étape d’un projet d’abattement d’un mur porteur est l’étude de faisabilité impliquant la convocation d’un architecte et d’un BET. Le rôle de l’architecte est de s’assurer que les éléments de soutien détruits sont remplacés par une autre structure de support. Il contacte pour cela un bureau d’études techniques qui lui indique la technique d’ouverture à adopter. Le BET s’appuie sur des calculs précis de structure pour déterminer le type et les dimensions de l’élément qui soutient la partie restante du mur cassé.

Pour les travaux, l’entreprise de maçonnerie commence l’opération par la pose des étais de part et d’autre du mur. Cette méthode permet d’assurer la stabilité du plancher supérieur pendant toute la durée du chantier. Ces étais prennent la forme de piliers métalliques verticaux. Ceux-ci soutiennent provisoirement un mur ou un linteau. À noter que la réalisation d’orifices au-dessus de l’emplacement du futur linteau tous les 50 à 80 cm est l’une des techniques de pose d’étais. Il convient, par ailleurs, de bien vérifier que le maçon place des cales en bois sous les pieds des étais afin d’éviter la détérioration de votre revêtement de sol. 

Une fois le plancher supérieur soutenu, les professionnels procèdent à l’installation d’un linteau IPN. Ce dernier est une poutre métallique supportant le poids des étages situés au-dessus du mur qui subit une ouverture. Il doit dépasser de 20 cm à chaque extrémité pour garantir une stabilité optimale. Il est ensuite scellé dans les murs à l’aide de mortier. En fonction de l’aspect de la future ouverture, le linteau IPN peut être coffré avec du béton ou conservé en l’état pour obtenir un intérieur au style industriel par exemple. 

La prochaine étape du chantier est le perçage du mur. Puisqu’il s’agit d’une opération à haut risque, les entreprises utilisent des outils performants, et notamment une disqueuse plutôt qu’une masse qui risque de déstabiliser le linteau précédemment posé. Une disqueuse permet également de disposer des finitions soignées. L’ouverture du mur porteur doit commencer juste en dessous du linteau. Elle s’effectue du haut vers le bas. 

Une fois l’ouverture réalisée et le mortier qui entoure l’IPN sec, on peut procéder aux finitions. Pour cela, l’artisan commence par retirer les étais et combler les ouvertures où étaient insérés les bastaings à l’aide de mortier. Il rectifie en même temps les irrégularités des côtés de l’ouverture avant l’application d’un enduit de finition. Par la suite, avant d’enlever les règles latérales il faut réaliser des retouches afin d’obtenir des arêtes nettes. À noter qu’il faut également penser à repeindre les murs endommagés et à assurer la jonction entre les revêtements de sol. 

Pour réaliser l’ensemble des opérations, il faut compter environ 2 semaines. Considérez aussi les temps de reprise pour rattraper les imperfections occasionnées au sol et au plafond, même si les travaux de démolition ne durent pas aussi longtemps. Dans une maison ancienne, d’autres difficultés peuvent ralentir la durée des opérations. Notamment, dans de l’ancien, la présence de moulures ou de planchers peut augmenter la complexité des reprises. Sans oublier le temps de nettoyage car ce type de chantier, même bien protégé, génère beaucoup de poussière. De préférence, il vaut mieux délaisser le logement le temps de la réalisation de ces travaux.

Néanmoins, l’estimation de certains des travaux complémentaires pouvant faire suite à une démolition d’un mur porteur, est possible. Il faut savoir que les opérations demeurent simples bien que les prix précédents concernant l’abattement du mur sont seulement ceux des matériaux. En effet, elles ne nécessitent pas d’électricité ou de canalisations. Ainsi, s’il faut prévoir un prix moyen de 10 à 15 euros par mètre carré pour la démolition d’un simple mur en placoplâtre. Comptez entre 30 et 80 euros le mètre carré pour un même mur qui contient des fils électriques ou un radiateur qui doit être déplacé. Pour ce qui est du prix de la pose d’un linteau, il dépend de l’étude béton. De même que ce linteau peut être dimensionné selon cette étude. Par ailleurs, d’autres variantes peuvent influer sur le prix d’un linteau, entre autres, sa résistance. Dans tous les cas, le choix se fait plus sur le côté pratique ou esthétique de la pièce et de ses axes de circulation. Par contre, la finition avec des tableaux propres peut gonfler le prix de la réalisation. 

Renforcer le reste du mur porteur abattu

La structure est obligatoirement modifiée lorsqu’un mur porteur est cassé dans son intégralité ou partiellement. Cependant, le remplacement des éléments de soutien retirés est aussi impératif pour assurer la stabilité du bâtiment. Si l’on crée une ouverture pour poser une nouvelle porte, ce n’est pas celle-ci qui vient supporter la charge, d’où l’intervention d’un architecte. Ce dernier vous soumet la solution adaptée pour consolider le reste du mur porteur. Ensuite, c’est le rôle d’un bureau d’études techniques de fixer les démarches nécessaires selon qu’il s’agisse d’un procédé d’ouverture ou d’une dépose du mur porteur. Selon différents calculs, il recommande la solution à privilégier pour le projet ainsi que le type d’élément de soutien adapté. 

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