Liste des EPI à connaître sur un chantier

Vous avez surement remarqué que les agents de chantier portent des tenues spécifiques durant leur travail. Ces dernières forment les EPI ou Équipement de Protection Individuelle. En effet, ces artisans sont exposés à des risques d’accident corporel plus ou moins élevés en fonction de leur milieu de travail. Comme leur nom l’indique, les EPI permettent de se mettre à l’abri de ces dangers ou du moins les atténuer sachant que les survenues peuvent être mortelles.

Les EPI traitent toutes les parties du corps. Ils se déclinent ainsi suivant l’usage de destination. Souvent, c’est la zone de la tête qui est très concernée : les équipements de protection contre les chocs, les bruits ou encore les projections diverses. Les membres sont aussi hautement protégés dans les chantiers. Pour y voir plus clair, voici une liste non exhaustive des EPI des différentes parties du corps.

Les EPI au niveau de la tête

La tête regroupe des points sensibles qui, en cas d’accident, affectent directement la santé du travailleur. Les accidents sont nombreux. C’est pourquoi les EPI de la tête sont très variés. Chaque déclinaison assure essentiellement la protection de sa partie de destination directe.

  • Le casque:

Comme dans toute autre pratique similaire, le casque permet de protéger la tête contre divers incidents qui peuvent la toucher. Dans le cadre d’un chantier, cet EPI est spécifique. Il ne faut en aucun cas porter un casque de moto ou autres.

Les casques de chantier sont normalisés et respectent les règlementations en vigueur selon l’usage de destination. C’est pourquoi les indications sur ces équipements permettent d’en dégager leur attribution. Sur un chantier, les casques doivent être marqués NF EN 397, NF EN 812 et NF 14052. Ces normes correspondent respectivement à l’usage de destination, au degré de protection contre les heurts et enfin à la performance propre du produit. Il se peut même que le casque présente une normalisation NF EN 50365 relatif à la protection contre les tensions électriques. Ces EPI constituent ainsi des isolants.

La protection de la tête ou plus précisément du crâne exige de nombreux dispositifs composant le casque. Ainsi, cet EPI a une conception spécifique. Les casques de protection présentent sur leur partie visible une calotte qui fait office de premier obstacle contre les chocs. Une jugulaire permet de bien maintenir l’équipement sur la tête. Attention, bien accrocher son casque est très important.

Les tests de validation en usine durant la conception ont été réalisés sous des conditions d’utilisation optimales. Ne pas accrocher correctement son casque peut faire décroitre ses performances. À l’intérieur des casques de chantier, il y a un ensemble appelé harnais. Celui-ci se compose d’une sangle d’amortissement. Cette dernière atténue le choc si par malheur la calotte venait à céder. Un tour de tête permet de renforcer la protection du crâne en cas de choc important. Par ailleurs, le casque est aussi muni d’un serre-nuque.

La protection des yeux

Outre la tête dans sa globalité, en l’occurrence le crâne, les EPI traitent individuellement les différentes zones de cette partie du corps. Les yeux possèdent des équipements de protection spécifiques dans ce sens. Ils requièrent même une attention particulière. Presque tous les risques peuvent atteindre les yeux : mécaniques, thermiques, chimiques ou biologiques, les rayonnements ou encore l’électricité. Toutes ces éventualités sont donc traitées et maitrisées. Cet organe est sensible, voire très fragile. Un incident, même léger, peut conduire à une incapacité de travailler. C’est pourquoi il existe plusieurs gammes de lunettes de protections. Ces EPI sont à déployer en fonction des conditions environnementales rencontrées sur le chantier.

  • Les lunettes à branches et à coques latérales :

Ce type d’EPI permet une protection contre les rayonnements UV, infrarouge ou encore laser. Il n’est pas recommandé cependant dans des milieux ambiants. Les lunettes à branches et à coques latérales préviennent aussi des chocs. Ceux-ci doivent rester cependant modérés, voire de basse énergie. Généralement, elles protègent les yeux contre les projections accidentelles de matériaux.

  • Les lunettes masques :

Elles sont assimilables à des masques de plongée. C’est pourquoi les lunettes masques justifient d’une protection complète. Elles s’adaptent aux milieux ambiants, filtrent les rayonnements, amortissent les chocs de classe moyenne. Ces lunettes interfèrent également face à des projections de solides chauds, de gaz ou encore de liquide.

  • L’écran facial :

Il n’existe pas de protection dédiée pour le visage. Ces dispositifs sont souvent couplés aux lunettes avec l’écran facial. La protection des yeux est optimale avec ces équipements surtout en matière de chocs à haute énergie et de projection. Vu l’espace laissé entre le visage et l’écran cependant, l’EPI n’est pas disposé à assurer une protection optimale en milieu ambiant.

Les EPI pour les yeux sont régis par des normes de performance. Il y a notamment les normes de base, comme la NF EN 166 concernant les spécifications générales ainsi que la NF EN 167 et 168 relatives aux essais optiques et non optiques. Des normes plus spécifiques par type d’utilisation existent également, à ne citer que la NF EN 169 pour le soudage ou encore la NF EN 171 pour les besoins en filtre pour infrarouge.

Il est à noter que les lunettes de protection présentent des marquages au niveau des oculaires et des montures. Ce sont en quelque sorte les indications d’utilisation conseillées de ces EPI. Sur les oculaires, on trouve généralement si les lunettes en possèdent les spécifications, le type de filtre, la teinte, la classe optique ainsi que la résistance mécanique. Sur la monture, les indications chiffrées ou encore sous forme de lettres détaillent les mêmes propriétés. En résumé, monture et oculaire ont leur propre performance.

La protection respiratoire

Le dispositif respiratoire est également considéré comme EPI de la tête. Il est essentiel lorsque l’environnement de travail présente une ambiance peu favorable à une respiration normale. Il se peut que l’oxygène soit pauvre ou encore que des déversements chimiques polluent l’air. Ces conditions amènent en effet des maladies notables : des allergies, des irritations et même des accidents mortels comme la perte de connaissance en plein travail.

Selon les données réelles sur le chantier, il existe deux familles de masque respiratoire à utiliser : les appareils filtrants ou ceux isolants. Ces derniers sont utilisés lorsque l’air est pauvre ou dépourvu d’oxygène. En effet, les appareils isolants sont dotés d’un circuit autonome d’approvisionnement en oxygène. Ils se composent notamment d’un masque complet et d’une bonbonne de stockage d’air comprimé. Ils sont rarement utilisés en chantier, sauf dans des cas extrêmes. 

Les appareils filtrants sont les EPI les plus courants dans les chantiers. Ils se déclinent en deux modèles, à savoir les filtres à particules et ceux contre le gaz.

  •    Les filtres à particules :

Il ne faut en aucun cas confondre les filtres à particules d’hygiène aux filtres à particules de chantier. Ces derniers luttent essentiellement contre les poussières et les aérosols et ne justifient d’aucune vertu médicale (virus ou autres). Ils sont reconnaissables au niveau de leur forme bombée et les indications qu’ils présentent. Les filtres à particules sont catégorisés par l’indice FFP sur une échelle de 1 à 3. Le premier justifie d’une efficacité faible, moyennant 80%. Le deuxième est d’une performance moyenne pouvant filtrer 94% des particules dans l’air. Le dernier est d’une efficacité proche des 100%, avec au réel 99,95%. 

  • Les filtres à gaz :

Comme les filtres à particules, les filtres à gaz se déclinent suivant leur performance. Cette fois-ci, ils seront groupés par classe, de 1 à 3. La particularité de ces filtres réside dans la nature des gaz qu’ils arrivent à stopper. En effet, ces EPI sont de couleurs différentes. De ces teintes sont déduites leurs attributions réelles. Dans les chantiers, on retrouve uniquement les masques à gaz de type A, B et E. Ils correspondent respectivement à l’utilisation de fongicide et assimilés, de chlore et de décontaminant.

Pour information, les EPI respiratoires possèdent des durées d’utilisation assez courtes. Concernant les filtres à particules, ce délai dépasse rarement la semaine, voire quelques jours en fonction des conditions du milieu. Toutefois, le marquage « D » indique que les masques sont réutilisables après lavage. Pour les filtres à gaz, il n’est pas possible de récupérer un filtre usé. Leur durée d’utilisation est même réduite à quelques heures seulement. Par ailleurs, le stockage se révèle assez délicat. Un entreposage à l’abri dans un sac ou une boite hermétique est idéal.

La protection auditive

Le bruit n’est pas un élément invisible en chantier. Pourtant, il est présent partout, sous différentes formes et intensités. Ainsi, les EPI auditifs sont les plus usités en chantier, dans ce milieu où l’ensemble des activités dégagent des sonorités plus ou moins importantes. La protection auditive est hautement réglementée. Les organisations sanitaires d’entreprises ainsi que les régisseurs de norme en zones de travaux sont très concernées par la protection des travailleurs contre les bruits. Le seuil de nocivité est fixé 80 dB (pondération A, soit sur une durée d’exposition de 8 heures). Les bruits de chantier généralement dépassent largement cette limite imposée. C’est pourquoi les EPI auditifs sont disponibles sous plusieurs modèles. En effet, ils doivent atténuer le bruit environnant tout en permettant la communication humaine, le confort ainsi que l’adaptation avec d’autres EPI de la tête. 

Les différents dispositifs de protection individuelle contre le bruit sur les chantiers sont les suivants :

  • Les appareils simples :

On sous-entend dans cette catégorie les dispositifs de protection auditive dits « directs ». Ces appareils simples de protection individuelle contre le bruit ou PICB regroupent : le casque ou serre-tête, les bouchons sur arceau ou encore les bouchons formables, préformés ou moulés. Chaque modèle possède son indice de réduction de bruit. Les équipements sont à choisir suivant ce critère et aussi en fonction de leur adéquation avec les autres EPI de la tête, notamment le casque.

  • Les appareils autonomes :

Ces équipements sont à la pointe de la technologie. Suivant la demande forte des agents de chantier par rapport à l’utilisation des PICB classiques, les industries ont conçu des dispositifs s’adaptant mieux aux situations réelles de terrain. Ces appareils autonomes offrent une isolation en fonction de l’intensité réelle du bruit. Cette fonction est donnée par un élément mécanique électroacoustique intelligent.

Les EPI du corps et des membres

Quand les conditions en chantier révèlent des dangers potentiels pour le corps et les membres, les EPI qui s’y rapportent doivent être déployés. Autant que la tête, tout l’organisme peut réagir défavorablement aux agents pathogènes dans les zones de travaux. Résolument, ces EPI complètent la couverture complète du travailleur en chantier. Si aucune partie de son corps n’est exposée et les risques d’accident sont alors aussi minimes que possible.

Les EPI du corps

Il s’agit ici d’un vêtement à part entière, sous forme de combinaison. L’EPI du corps est souvent présenté sous pièce unique, bien que des modèles en deux pièces existent. En introduction de ces équipements, il est à noter que les vêtements de protection intégrant les EPI sont différents des vêtements de travail simple. Ces derniers font seulement office de tenue tandis que les premiers justifient de fonction spécifique pour sécuriser l’agent contre les risques. Les vêtements de protection sont régis par la norme ISO 13688-2013. Ils se déclinent suivant les usages suivants :

  • Les risques chimiques :

Ils sont régis par les normes NF EN 13034, 13982-1, 14605, 943-1 et 943-2. Ces combinaisons font face à n’importe quel agent chimique pouvant atteindre le corps. Un indice chiffré sur une échelle de 1 à 6 permet d’identifier la performance de ces EPI. La plus petite valeur indique une protection élevée, tandis que l’opposé n’est que de moindre efficacité.

  • Les risques mécaniques :

Les EPI du corps contre les chocs et les coupures respectent les normes NF EN 381, 510, 14404 et 1487. Cet ensemble permet des performances élevées face aux chocs et surtout en cas de dérives d’utilisation de machine à scier, de couteaux et tout autre matériel coupant. Soit la combinaison ne se laisse pas perforer, soit elle est suffisamment glissante pour dévier le corps dangereux au contact.

  • Les risques de brulures :

Il n’est pas ici question de vêtir continuellement une combinaison de protection contre les flammes ou contre les décharges électriques. Ces EPI sont utilisés de façon ponctuelle sur les chantiers, pendant les soudures par exemple. Ils revêtent ainsi des fonctions coupe-feu et surtout d’isolation thermique en milieu hostile. La norme NF EN 11611 pour les soudeurs, et la NF EN 11612 régissent notamment ces EPI.

  • Les risques environnementaux :

Ces vêtements de protection permettent aussi aux travailleurs en plein air de rester au chaud. En effet, ces EPI luttent surtout contre le froid et l’humidité. Ils ont une certaine performance en termes d’imperméabilité et de respirabilité. Ces combinaisons respectent entre autres les normes NF EN 14058 et 12402. À noter qu’ils peuvent également être équipés de bandes réfléchissantes surtout pour les agents routiers.

La protection des membres

Les membres doivent aussi bénéficier d’une protection optimale en chantier. Ils sont les parties du corps les plus sollicitées. Les EPI correspondants doivent ainsi s’adapter à tous les mouvements (taille, flexibilité…) aussi bien qu’ils protègent efficacement des substances nocives (chimique, électrique). Les pieds et les mains sont traités individuellement par ces équipements de sureté. Il se peut que le matériel soit porté en permanence ou de façon modérée en fonction des activités.

  • Les mains:

Logiquement, des gants sont utilisés pour se parer des dangers au niveau des mains. Toutefois, sachez qu’il existe des modèles à choisir suivant les travaux à réaliser. En guise de protection mécanique lors d’une manutention par exemple, des gants certifiés NF EN 388 sont à utiliser. Lors de l’utilisation de machines ou de matériels coupants, des paires anti-coupures NF EN 1082 sont les plus adéquates. Il se peut même que des interventions sur des éléments chauds soient nécessaires. Les ouvriers peuvent aisément réaliser ces opérations avec des gants thermiques NF EN 407 ou encore NF EN 511. L’électricité constitue en outre un danger permanent dans les chantiers. Des gants de protection électrique existent. Ils doivent respecter la norme NF EN 60903 pour pouvoir être utilisés dans les travaux sous tension. Par ailleurs, s’il s’avère nécessaire de manipuler des agents chimiques ou biologiques, le port de gants NF EN 347-1 et NF 374-5 sera nécessaire.

  • Les pieds:

Les agents de chantier portent en permanence des chaussures de travail. Cependant, les paires ne sont pas toujours les mêmes, surtout au niveau de la protection conférée et des performances obtenues. Elles diffèrent selon l’usage de destination, en intérieur ou à l’extérieur. Elles se déclinent suivant les dispositifs de sécurité qui les accompagnent. Généralement, les chaussures EPI couvrent les pieds jusqu’au mollet. On remarque également un redoublement de revêtement sur l’ensemble de l’équipement. 

À l’intérieur, les différents éléments de protection varient selon les conditions d’exposition. Les standards restent l’embout de protection à la pointe de la chaussure. Les exigences additionnelles peuvent traiter individuellement les risques sur les chantiers : électricité, eau … Elles apportent aussi le confort nécessaire contre le froid, la chaleur… Les EPI des pieds permettent également aux travailleurs de se déplacer sans dépenser trop de force grâce notamment aux talons absorbeur d’énergie et antiglisse. Ils se déclinent suivant les classes suivantes en fonction des propriétés combinées : chaussures de sécurité, de protection ou de travail. Ces dernières font respectivement référence aux normes NF EN 20345, 20346 et 20347.

À noter que les EPI des membres sont ceux qui créent le plus de désarroi au sein des agents de chantier. Lorsqu’ils ne sont pas parfaitement adaptés à l’individu, ils constituent un blocage majeur dans l’accomplissement des missions attribuées à chacun. Ces plaintes sont des facteurs à prendre en compte par rapport à l’achat des EPI. Les gants ou encore les chaussures engendrent plus de mal que de bien s’ils ne sont pas conformes à la morphologie de l’agent.

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