Selon l’usage, tous les bois ne présentent pas la même résistance, notamment lorsqu’ils sont confrontés aux intempéries. Il faut aussi savoir que les bois utilisés en intérieur ne sont pas forcément adaptés à une utilisation en extérieur. Certaines essences sont, en effet, plus robustes que d’autres.
Concrètement, les essences de bois exotiques sont considérées comme les plus résistantes et fiables face aux intempéries. Parmi elles, le teck est particulièrement connu pour résister au vent, à la pluie et à l’exposition aux UV. Mais qu’en est-il des autres types de bois et les différents usages. Dans ce dossier, découvrez tout ce qu’il y a à savoir concernant les bois de construction. L’idée est de vous permettre d’y voir plus clair afin de faire le bon choix.
Tout sur le classement des bois
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de parler du classement des bois. Sachez que le marquage CE des bois de construction ou de structure à section rectangulaire est obligatoire depuis le 1er janvier 2012. Ce marquage doit être bien clair et indélébile. Il permet d’authentifier les performances et les caractéristiques des bois. On a déjà là de premiers indices qui constituent un véritable guide vers un choix plus judicieux. Pour les entreprises, ce marquage garantit qu’elle utilise des produits adaptés à l’usage destiné.
En Europe, tous les bois de construction sont marqués avant d’être mis en vente. À noter que le niveau CE 2+ est le niveau d’attestation du marquage attribué aux bois massifs de structure à section rectangulaire. Cela signifie qu’un organisme indépendant agréé surveille et contrôle les essais initiaux et le contrôle de la production en usine effectués par un fabricant. Cet organisme octroie, par la suite, un certificat de conformité. Celui-ci est renouvelable par les inspections annuelles.
Pour savoir quel bois en usage structurel utilisé, il faut connaître ses propriétés mécaniques. Ces dernières portent sur sa résistance à la flexion, à la compression, à la rupture en traction, au module d’élasticité, au cisaillement et à la masse volumique. En fonction de la résistance, deux techniques de classement sont possibles. D’abord, il y a la méthode visuelle. Celle-ci consiste pour la personne chargée du classement de recourir à des appareils mécaniques ou électroniques pour détecter les défauts du bois selon la norme NFB 52-001. Trois classes de résistance sont ainsi définies, dont les résistances ST I, ST II et ST III pour le peuplier, les résineux et 1, 2 et 3 pour les feuillus.
En outre, l’autre méthode de classement s’effectue à l’aide d’une machine pour détecter plusieurs propriétés du bois, mais aussi de classer les poutres en trois niveau de résistance : C18, C24 et C30 pour le peuplier et les résineux et D18, D24 et D30 pour les feuillis.
Rester attentif au marquage
Comme on a dit un peu plus haut, les caractéristiques du bois obtenues par les classements doivent être affichées de manière claire sur les bois de structures. Le marquage peut être individuel de chaque pièce de bois ou par paquet. L’apposition du marquage CE est prise en charge par le fabricant attitré dans la Communauté européenne. Les propriétés suivantes doivent se trouver sur le bois de structure classé ou sur le paquet. À noter le marquage peut être simplifié ou complet.
Sous le marquage CE, le marquage simplifié doit inclure le numéro d’identification de l’organisme de certification agréé, l’adresse légale du fabricant et son nom d’identification. Les deux derniers chiffres de l’année d’apposition du marquage doivent également s’y trouver. En ce qui concerne les informations sur les caractéristiques du bois, la lettre M doit être présente si ce dernier est classé par machine, ou la classe et la norme si le classement a été réalisé visuellement. Pour le bois classé sec, la mention « Classé sec » doit figurer sur le bois. Le numéro de code d’identification du bois et sa classe de résistance sont également des informations importantes qui doivent être considérées par le marquage. Et si le bois a bénéficié d’un traitement contre les attaques biologiques, les lettres PT doivent s’y trouver.
Pour le marquage complet, le numéro du certificat de conformité CE du contrôle de production doit se trouver juste après les premières, secondes et troisièmes mentions de l’affichage simplifié. Ces dernières sont suivies du numéro du certificat de conformité CE du contrôle de production et d’une référence à présente norme européenne ainsi que l’année de sa publication. Le marquage complet implique aussi l’affichage de la description du bois ainsi que son usage prévu. Cette description comprend le nom générique du bois, la lettre M pour un classement par machine et le code de 4 lettres de l’essence. À ceux-ci s’ajoutent le numéro de son code d’identification et les dimensions de la section. En outre, la norme de classement et la classe doivent être indiquées si le bois est classé visuellement.
Pour ce qui est performances liées aux caractéristiques essentielles, les mentions obligatoires sont la classe de résistance et de réaction au feu et les performances de la durabilité du produit. Pour nu bois naturel, la classe d’emploi est indiquée. S’il a été traité contre les attaques biologiques, la mention PT est obligatoire, suivie du type de traitement, de produit d’entretien et la valeur de rétention critique.
Choisir l’essence de bois en fonction de l’usage
Selon l’usage et votre projet, il convient de solliciter les compétences d’un professionnel pour vous guider dans votre choix. Sachez que plusieurs facteurs influent sur ce choix. Toutefois, pour vous aider à y voir un peu plus clair, nous vous en dirons davantage sur les essences de bois pour l’extérieur et l’intérieur de la maison. Sachez que le bois est très tendance pour ceux qui souhaitent aménager leurs jardins. Sous forme de mobilier design, de bardage, d’accessoires déco ou de terrasse, ce matériau noble et esthétique se prête parfaitement à l’extérieur pour offrir une ambiance chaleureuse et contemporaine. Mais selon votre projet, quelle est l’essence la plus adaptée à vos besoins ?
Le bois revient en force pour habiller les portes et les fenêtres. Il est connu pour offrir une excellente résistance aux effractions. C’est aussi un matériau isolat et esthétique. Mais il importe toujours de choisir l’essence la plus adaptée. Et en ce sens, le chêne demeure une valeur sûre en termes de longévité. Sinon, si vous avez un budget un peu serré, le pin conviendra également. Pour les volets extérieurs, ces derniers doivent répondre à quelques critères. En effet, ils doivent bénéficier d’une isolation phonique de qualité ainsi qu’une barrière pour éviter la déperdition thermique. Pour cela, les essences de résineux sont à privilégier, comme le douglas ou le mélèze. Le sapin peut également constituer une autre alternative économique. Toutefois, il nécessite une protection de lasure pour optimiser sa durabilité.
Avec l’engouement pour les maisons écologiques et la construction respectueuse de l’environnement, les revêtements extérieurs en bois sont devenus très prisés. Outre l’aspect esthétique, le bardage en bois permet de disposer d’une isolation de qualité de la maison ainsi qu’une bonne résistance aux caprices du climat. Néanmoins, le choix de l’essence doit se faire avec soin. Sachez que ce choix dépendra avant tout de la région où vous vivez.
Effectivement, toutes les essences de bois ne résistent pas forcément de la même manière à l’exposition prolongée à la chaleur et à l’humidité. Pour un revêtement sans traitement, le mélèze, le western red cedar, le châtaignier, le chêne, ou encore le douglas constituent un bon compromis. Quant à l’épicéa et le sapin blanc, ceux-ci nécessitent une protection pour être durables.
L’abri de jardin est très prisé dans les jardins de Français. Il permet de ranger divers matériels. Puisque sa construction nécessite l’utilisation du bois en extérieur, il convient d’être attentif au choix de l’essence. Si le pin est pratique, le cèdre est aussi un choix judicieux grâce à sa résistance et sa putrescibilité. Enfin pour le mobilier extérieur ou les terrasses, vous pouvez opter pour le bambou. Gardez cependant en tête que cette essence a tendance à griser avec le temps. Il importe donc de penser à réaliser un entretien régulier.
Le teck a tout pour lui
Appelé Tectona, le teck est un immense arbre utilisé depuis des siècles pour construire toute sorte d’habitations, de la menuiserie, des mobiliers et des revêtements de sol. La construction navale privilégie également son usage. Solide, dense et durable, le teck a une teneur élevée en huiles naturelles. Celles-ci jouent un rôle de protection, rendant le bois résistance à la pourriture, à l’humidité et aux insectes. Cette essence de bois est originaire des forêts tropicales du Sud-Est asiatique comme la Birmanie, la Thaïlande et la Malaisie.
En outre, le teck dispose de nombreuses qualités techniques qui en font le matériau le plus prisé pour la création de meubles ou encore la fabrication de bateaux. Parmi ses caractéristiques les plus appréciées, on peut citer sa sensibilité aux infestations de termites et des champignons grâce à sa capacité à produire une résine antiseptique. On note également son excellente résistance aux insectes et à l’humidité.
Le teck est, par ailleurs, connu pour être résistant à la rupture ou à la déformation dans le temps. La sécrétion de son huile spéciale et sa composition naturelle lui offre une bonne imperméabilité et une résistance à la corrosion. Hormis cela, cette essence de bois possède une odeur très caractéristique ainsi qu’une couleur fauve, idéale pour le moulage des meubles. C’est aussi un matériau plus léger que le chêne.
Grâce à sa grande résistance et sa durabilité, le teck se prête parfaitement à la création de meubles extérieurs. En optant pour cette essence de bois, vous vous offrez l’occasion d’avoir des meubles qui durent des décennies à l’air libre. Quel que soit le temps qu’il fait, les meubles en teck peuvent rester à l’extérieur toute l’année. Le teck non traité ne demande pas beaucoup d’entretien. Un nettoyage annuel pour enlever la poussière et la saleté suffit.
Et qu’en est-il du chêne ?
Aussi appelé « bois de pays » le chêne est un bois massif très utilisé en ébénisterie et en menuiserie. Il se décline en plusieurs espèces vivant en Amérique, en Asie et en Europe. En France, le chêne occupe près de 40 % des forêts. Il est utilisé depuis des siècles dans la construction de la charpente, à l’instar de celle de la « Forêt » et de Notre Dame de Paris.
Le chêne est un bois qui affiche une élégance intemporelle grâce à ses teintes matures, son veinage marqué et ses nuances or brun. Il s’adapte facilement à tous les styles d’aménagement. De fait de sa beauté et de sa solidité, le chêne constitue l’essence le plus prisée pour les planchers en bois. Dans les mythologies celtique et germaine, il était considéré comme un arbre sacré qui incarnait l’endurance, la longévité et la force. On trouve le plus vieux chêne d’Europe à Bierbaum (Autriche). Connu pour sa grande résistance aux intempéries, le chêne était populaire pour la construction de bateaux et de maisons. C’est le cas, entre autres, des pilotis de Venise qui ont été conçus en bois de chêne.
Le bois de mélèze et ses caractéristiques
Le mélèze est une essence de bois connue pour son grain fin et sa teinte brun rosâtre. Outre son aspect esthétique, il dispose des caractéristiques intéressantes. Souvent utilisé en revêtement de sol, il est apprécié pour sa bonne résistance au poinçonnement et sa dureté correcte. On l’utilise également dans d’autres domaines comme pour concevoir des lames de bardage ou une terrasse extérieure. Dans les Alpes, les constructeurs l’utilisent pour les bardeaux de toiture.
Le mélèze est moyennement stable. Il peut avoir tendance à fissurer, d’où la nécessité d’être attentif à son utilisation. En effet, il n’est pas à privilégier dans les régions affichant une hygrométrie très basse comme dans les régions méridionales où il faut très sec et chaud. En outre, pour préserver l’aspect du bois, il faut le protéger avec un produit de finition comme un saturateur incolore qui permet de garder sa teinte claire. Un assainissant est également nécessaire ; car le mélèze est parfois sensible aux développements des moisissures.
Pourquoi utiliser le douglas ?
Le douglas est une essence de bois naturellement résistante. Il présente une masse volumique située entre 510 et 550 kg/m3. Les dimensions de ce bois sont assez stables. Aujourd’hui, cette essence originaire de la côte ouest des États-Unis constitue une ressource abondante. En France, elle est la première essence de reboisement. Comme la majorité des bois de construction, le douglas agit pour la qualité de l’environnement. Il dispose également de bonnes propriétés mécaniques. Il doit son excellente résistance à son cœur dur. Cette essence se prête aux procédés de production novateurs.
Le peuplier, une essence appréciée pour ses qualités d’usinage
Le peuplier est une essence de bois souvent méconnue. Pourtant, il est largement utilisé en France. Ce bois se caractérise par sa légèreté et sa résistance mécanique. De ce fait, le peuplier constitue un matériau prisé pour les emballages légers, mais aussi pour l’aménagement intérieur de véhicules. Il est disponible en panneaux de contreplaqué et en palettes. On peut également le retrouver dans des charpentes modernes et anciennes.
Essence tendre, le peuplier se façonne aisément. Il est aussi connu pour sa qualité absorbante. Toutefois, il faut apporter un soin rigoureux aux états de surface ainsi qu’une excellente gestion du séchage pour qu’il se colle bien. En structure, il se plie aux demandes. Dans l’Ouest et le Nord de la France, son utilisation pour la volige est très prisée. Les industriels fabriquent aujourd’hui des produits innovants, reconstitués ou en bois massif pour des usages structurels.
Utiliser le pin pour construire
Le pin est un matériau de construction très utilisé. Il convient aussi bien à la construction d’une maison individuelle qu’aux ouvrages des travaux publics. Mais pour être sûr de ses qualités structurelles, il importe d’exiger un classement mécanique de type C18 ou C24, en fonction des contraintes de dimensionnement ou des charges à reprendre, sachant que toutes les pièces de bois sont équivalentes dès lors qu’elles sont classées ainsi.
Outre sa durabilité, le pin offre une bonne tenue au clouage et au vissage comparé à d’autres bois résineux. Il peut être utilisé pour construire une charpente. Toutefois, il faut que les bois soient correctement séchés pour que la structure puisse avoir la même densité qu’une charpente en sapin ou en douglas.
L’acacia, à la fois dur et résistant
Également appelé « teck européen » à cause de la haute durabilité naturelle, l’acacia présente d’autres atouts importants par rapport au chêne et au châtaigner. Outre sa grande durabilité, cette essence affiche une croissance rapide, ce qui en fait un matériau économique. Elle peut remplacer les essences exotiques comme l’ipé, le teck et l’iroko qui sont de plus en plus chères à l’achat.
Largement apprécié pour de nombreuses utilisations en extérieur, l’acacia est privilégié pour la création d’espaces verts, les aménagements cynégétiques ou de voiries par exemple. En effet, cette essence est naturellement imputrescible. Elle présente donc une excellente résistance à l’humidité, aux champignons et aux insectes.